Jupe - doba
Désignation
Jupe
doba
Création/Exécution
lukuba : Clan
Liliu : Village
Trobriand Islands / Iles Trobriand
Milne Bay Province, PNG
Papua Region, PNG
Papouasie Nouvelle-Guinée : Pays
Matière et technique
Bananier: fibres d'écorce (Musa sp. - Musacée)
/ Tressage - Vannerie
Pandanus: feuille (Pandanus tectorius- Pandanacée)
/ Découpé
/ Séché
/ Assemblé (composite)
Teinture indéterminée
/ Teinté
Mesures
Largeur en cm : 86
/ Hauteur en cm : 47
/ Hauteur en cm : 13 (pandanus découpé)
/ Largeur en cm : 3.5 (ceinture d'attache)
/ Poids (en g) : 586
B.S. Longueur maximum : 94
/ B.S. largeur maximum : 44
/ B.S. Hauteur maximum : 10
Numéro d'inventaire
MNC 2000.6.5
Facettes
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- Dell'Erba Eric
- Domaine fonctionnel
- Monnaie / échanges
- Domaine par type de support
- Vannerie
- Domaine social
- Costume et accessoires
- Deuil
- Jupe
- Vêtements habits
- Vernaculaire Mélanésie
- Vernaculaire Iles Trobriand
- Vernaculaire PNG
- doba
- Océanie
- Papouasie Nouvelle-Guinée
- Trobriand Islands / Iles Trobriand
- Milne Bay Province, PNG
- Papua Region, PNG
- lukuba
- Liliu
- Matière d'origine végétale
- Matière d'origine organique
- Végétaux vasculaires: parties (Tracheobionta)
- Feuille indéterminée
- Ecorce
- Limbe foliaire (lame plate de la feuille)
- Sous-produits d'origine végétale
- Pandanus: feuille (Pandanus tectorius- Pandanacée)
- Colorant végétal (teinture)
- Bananier: fibres d'écorce (Musa sp. - Musacée)
- Teinture indéterminée
- Assemblé (composite)
- Composite
- Découpé
- Papier ou carton-pâte
- Sans modification
- Tressage - Vannerie
- Traitement de surface
- Teinté
- Séché
Date d'entrée / prise en charge du bien
07/08/2000
Description
Jupe de femme rectangulaire formée de nombreuses couches de fibres de bananier, attachées à la taille. L'extérieur de la jupe est décoré d'une série de rectangles de fibres teintes en rose-rouge, en vert-turquoise et en jaune, séparés par des bandes de pandanus découpées.
Fonctionnement et contexte
En Mélanésie, dans les sociétés insulaires, s’offrent et s’échangent encore des objets ouvragés, spécialement ornementés, des plus précieux et des plus prestigieux. Ils constituent des biens personnels que les femmes et les hommes se doivent de posséder et reproduire. Ces attributs féminins et masculins sont présents au cœur des offrandes rituelles exhibées lors des cérémonies. La valeur de ces objets n'est ni utilitaire, ni décorative, mais hautement cérémonielle et symbolique, d’un luxe ostentatoire et votif. Monnaies ou sceaux, ils sont essentiels et accompagnent les dons et les contre-dons, « coutumiers » des évènements majeurs liant entre eux des groupes sociaux, ou clans.
Aux îles Trobriand, les cérémonies funéraires mettent en exergue une singularité exceptionnelle de la femme dans la société. Lorsqu’un décès survient dans leur lignage maternel, les femmes ont en charge les rituels des funérailles, sagali. Le point d’orgue du protocole est la levée de deuil, qui survient dans une exubérance de richesse, de virtuosité et de talents féminins. Elles vont mettre un point d’honneur à s’acquitter de leur fonction de maîtresses de cérémonie : elles sont sur le point d’offrir leurs plus belles richesses, les doba.
Le terme doba s’applique à deux types d’objets : des jupes de fibres colorées et des bottes de bandelettes battues* (autrement appelées, kudukudu) fabriquées toutes deux à partir de feuilles de bananier, manuga. Les femmes les amassent au long de leur vie adulte, du fait de leurs productions personnelles ou par acquisition auprès d’un tiers en échange d’ignames que leurs pères, maris ou frères leur ont donné. On accepte aussi de les céder contre du tabac, des friandises ou du poisson. Posséder ces richesses est une condition sine qua non pour être une femme épanouie et accomplie selon la norme sociale trobriandaise.
Distribuant ainsi en quantités impressionnantes leurs doba, les femmes, en leur qualité de sœurs, mères ou filles, permettent aux défunts de leur lignage (frère ou sœur, ou fils ou fille) de quitter le monde des humains pour prendre place aux côtés des ancêtres maternels et à renaître par l’intermédiaire de ces échanges. Seules les femmes peuvent transformer ce qui est « sale » (des vieilles bottes de feuilles) en ce qui est « propre » et beau (des jupes). Le veuf ou la veuve et le père du défunt ne seront lavés symboliquement de la « souillure » du deuil qu’au moment où ces femmes leurs enlèveront les bandeaux funéraires qu’ils ont portés autour du cou et leur offriront des jupes. Les femmes participent aussi en offrant ces richesses pour d’autres occasions de la vie sociale, mais dans un rôle sans commune mesure.
Texte écrit pour "les inédits du musée" du mois d'août 2017Photographie Eric Dell'Erba
Exposition
"Parures et ornements de Mélanésie" Musée de Nouvelle-Calédonie 20/03/2006 04/09/2006
Bibliographie
"Parures et Ornements de Mélanésie" MNC 2006