Chapeau de grade féminin

Désignation

Chapeau de grade féminin

Création/Exécution

Vanuatu : Pays

/ Malampa Province, Vanuatu

/ Malekula

/ Malekula Sud

/ Toman

Matière et technique

Pandanus: feuille (Pandanus tectorius- Pandanacée)

/ Tressage - Vannerie

/ Teinté

Pigment blanc prob. d'origine minérale (calcaire)

/ Appliqué

Pigment noir prob. d'origine végétale (carbone)

/ Appliqué

Pigment rouge prob.d'origine minérale (ocre rouge)

/ Appliqué

Mesures

Hauteur maximale en cm : 33

/ Hauteur en cm : 15

/ Largeur maximale en cm : 39

Numéro d'inventaire

MNC 2001.5.1

Date d'entrée / prise en charge du bien

27/02/2001

Description

Chapeau tressé en pandanus, de forme carrée. Des tubes tressés également en pandanus ont été fixés sur chaque face extérieure, terminés par un pompon de pandanus. Le tout est recouvert de motifs colorés rouges, noirs, et blancs faits de pigments naturels appliqués. Deux tresses de pandus sont fixées sur le dessous pour permettre d'attacher le chapeau sous le menton.

Fonctionnement et contexte

Texte des "Inédits", du mois de mars 2008: Deux coiffes de grades féminins de Malekula
Dons de Monsieur David Becker en 2001
Origine: Ilot Toman, sud-ouest de Malekula, Vanuatu
Matériaux: tressage de feuilles de pandanus (Pandanus tectorius, Pandanacée), pigments minéraux et végétaux (ocre rouge, mélange calcaire, noir de suie)

Des îles Banks au centre du Vanuatu, se retrouvent des configurations cérémonielles parmi les plus originales et les plus complexes que connaît le monde mélanésien. Il s’agit de séries de rituels que les hommes organisent les uns après les autres du début de l’adolescence jusqu’à, pratiquement, la fin de leur vie.
Ceux-ci leur confèrent des titres et statuts plus ou moins élevés selon une gradation de valeur, la position de chacun étant clairement marquée par la place occupée dans l’espace masculin, par des chants et des danses spécifiques, par les motifs et les couleurs ornant les corps et les objets fabriqués lors des rituels. Dans la vie quotidienne, chacun cuit sa nourriture sur le foyer alloué à son grade et l’y consomme. Une partie des relations avec les sociétés voisines passe également par les « grades », qui, dans leur globalité, se présentent aux hommes comme un chemin à parcourir.
Très tôt étudiés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle par Codrington puis Rivers, ces ensembles ont par la suite intéressé bien d’autres chercheurs, dont Layard, Deacon, Guiart et Bernard Vienne. Layard et Deacon ont plus particulièrement attiré l’attention sur le sud-ouest de l’île de Malekula en raison des formes particulièrement riches et complexes prises là par ces rituels (Nalawan, Nimanki, Nevimbur, entre autres). Les données qu’ils ont pu relever dans les années vingt montrent les étroites relations de ces rituels au domaine du funéraire et à celui des esprits, au point que le parcours dans les grades se révèle être à proprement parlé un chemin des morts et des esprits.
Le statut obtenu par les hommes au cours de leurs rituels est profondément antinomique de celui des femmes qui possèdent leurs propres rituels, les lapas, organisés à l’écart des villages. Les grades féminins, auxquels sont associés des titres, ne présentent pas la complexité de ceux des hommes mais ont été cependant moins étudiés que ces derniers. Chaque rituel ne requiert pas la mise à mort d’un porc comme pour les grades des hommes mais d’une truie et des bracelets de coquillage marquent le statut des femmes au lieu de dents de porc comme pour les hommes. Parmi les objets fabriqués lors des initiations féminines, il faut compter les coiffes de vannerie, dont deux exemplaires sont présentés ici. Ils sont originaires de Toman, situé au sud-ouest de Malekula, un l’îlot qui jouait un rôle très important dans les cérémonies de fertilité de l’ensemble de la région. Les couleurs dont les coiffes sont dotées sont normalement ceux des rituels au cours desquels ils ont été faits, mais il est difficile de statuer sur les objets présentés ici car ils ont fait partie des costumes portés lors du VIIIe festival des arts du Pacifique qui eut lieu à Nouméa en l’an 2000.

Dans la région de Seniang, située dans la baie sud-ouest de Malekula, les plus entourés d’interdits de ces coiffes sont les ne metemet nood lapas, dont une photographie publiée dans l’ouvrage de Deacon est ici reproduite *. Seules pouvaient les fabriquer les femmes qui avaient organisé les trois rituels les plus hauts des cinq grades que comptait l’institution. Deacon, précise à son propos que le nombre d’excroissances de vannerie ajoutées sur ces coiffes correspondait à celui des truies tuées au cours des initiations. Ces objets étaient conservés à l’intérieur de la maison des initiées, hors de vue de celles qui n’appartenaient pas à ces grades, leur proximité pouvant aller jusqu’à tuer qui n’était pas initié.

Comme bien d’autres objets issus de ces sociétés, ces coiffes, uniquement constitués de fibres végétales et de pigments d’origine végétale et minérale, posent d’importants problèmes de conservation en raison de leur fragilité.

* A. BERNARD DEACON, Malekula. A vanishing people in the New Hebrides, Oosterhout, 1970, annexe, planche XVII, A.Photographie Eric Dell'Erba

Exposition

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/ mars 2008