Pendentif en bénitier - dala kap kap

Désignation

Pendentif en bénitier

dala kap kap

Création/Exécution

20e siècle (4ème quart)

/ Malaita Island : Ile

Malaita Province, Iles Salomon

Salomon (Iles) / Solomon Islands : Pays

Matière et technique

Coquille de bénitier géant (Tridacna gigas)

/ Taillé.e (pierre ou coquillage)

/ Poli.e (pierre ou coquillage)

Ecaille de tortue marine (Cheloniidae)

/ Façonné

/ Découpé

Perle(s) de coquillage indéterminé

/ Assemblé (composite)

Fibres végétales indeterminées

/ Tressage - Vannerie

Mesures

Diamètre maximal en cm : 13

/ Poids (en g) : 272

B.S. Longueur maximum : 120

/ B.S. largeur maximum : 80

/ B.S. Hauteur maximum : 6

Numéro d'inventaire

MNC 2004.5.8

Date d'entrée / prise en charge du bien

17/06/2004

Description

Plaque de bénitier arrondie à laquelle on a superposé une plaque d’écaille de tortue ajourée et découpée de forme géométrique. Les deux éléments sont percés en leur centre et maintenus par une cordelette de fibres sur laquelle, à l'arrière de l'ornement, on a passé quelques perles de coquillage rouges.

Fonctionnement et contexte

Ce pendentif Cet objet est connu sous le nom de kapkap, terme provenant d’un terme pidgin utilisé en Nouvelle-Irlande. Si cette appellation a subsisté, c’est parce qu’elle a souvent été employée dans les musées européens pour désigner ces objets. Aux îles Salomon, ils sont communément appelés dala. Sa facture suggère un objet datant de la toute fin du 20e siècle, probablement faite pour la vente aux touristes.

Le pendentif est composé d’une délicate plaque circulaire d’écaille de tortue décorée, montée sur un disque blanc résultant du meulage et du polissage de la coquille de bénitier géant. Pour obtenir cette feuille d’écaille ajourée, le motif est gravé dans un premier temps, grâce à des outils en coquillage qui doivent vraisemblablement être fins. Ensuite, la plaque est forée à l’aide d’un coquillage, d’une dent de requin ou d’un morceau de roche. Une fibre végétale solide est introduite dans chaque trou obtenu par perforation et opère des mouvements alternatifs d’un côté à un autre afin d’agrandir et de façonner les multiples orifices de manière à avoir le filigrane souhaité. Toutes ces préparations terminées, la plaque est chauffée pour la rembrunir et la durcir. Autrefois, elle était fabriquée par une femme, durant la dernière période de sa grossesse, à la « maison des naissances ». Une cordelette végétale traverse la monture de couleur ivoire et la plaque d’écaille au milieu. Des perles en coquillages sont alors enfilées et des graines sont attachées aux extrémités afin de soutenir et d’associer l’ensemble à un collier, ou à un bandeau lorsque le dala se fait ornement de front.
Généralement, le diamètre des dala varie entre cinq et vingt centimètres. Ils sont d’autant plus importants lorsque leur diamètre est large. Les plus petits sont portés par les femmes et les plus gros par les hommes, notamment des dignitaires de haut rang lors de certains grands évènements tels que rituel funéraire et au cours des guerres. Symbole de puissance, ils sont associés à la chasse aux têtes et aux Big men. Les dala sont aussi une monnaie d’échange. La présence de ce type d’objet aux îles de l’Amirauté, aux îles Salomon, en Nouvelle-Irlande ou en Nouvelle-Bretagne, traduit parfaitement les réseaux d’échange qui ont existé ou qui existent encore aujourd’hui, dans cette région. Des similitudes peuvent être notées en Polynésie, avec les bandeaux marquisiens appelés uhikana.
(Texte écrit pour les "Inédit du musée" en juillet 2016 pour un objet similaire.)
Photographie Eric Dell'Erba