Story board

Désignation

Story board

Création/Exécution

Angoram

Ambunti

East Sepik Province, PNG

Papouasie Nouvelle-Guinée : Pays

Matière et technique

Bois indéterminé (xylème)

/ Sculpté en bas-relief

Pigment brun prob.d'origine minérale

/ Appliqué

Pigment rouge prob.d'origine minérale (ocre rouge)

/ Appliqué

Pigment blanc prob. d'origine minérale (calcaire)

/ Appliqué

Mesures

Hauteur en cm : 93

/ Largeur en cm : 165

/ Profondeur en cm : 24

/ Epaisseur en cm : 7

Numéro d'inventaire

MNC 2005.12.1

Date d'entrée / prise en charge du bien

12/12/2005

Description

Planche sculptée en bas-relief de scènes de la vie quotidienne, de paysages, d'animaux.
On y voit: un village (6 maisons dont une très grande avec des décorations), des femmes portant des bilums sur la tête ou accompagnées d'enfants, des chasseurs, pêcheurs, une rivière avec des crocodiles et des poissons, des cocotiers, palmiers, oiseaux..
Le fond est enduit de pigments ocre-rouge tandis que les reliefs sont décorés de pigments marron ou blanc.
A l'arrière on peut voir un nombre 150 manuscrit à la craie blanche (le prix?).

Fonctionnement et contexte

Les storyboard, ces tables ou planches gravées très présentes chez les marchands d’art, ont été explicitement créés dans les années soixante pour satisfaire les goûts et les attentes des touristes et des marchands. Leur « invention » est due à des artistes de la région de la rivière Merkham, dans le Sepik, qui refusaient de diffuser leurs peintures traditionnelles sur écorce. Les storyboard font donc partie des objets de l’acculturation qui, au fur et à mesure de la transformation de l’organisation sociale traditionnelle, ont peu à peu modifié des modèles plus anciens et conduit à la standardisation des motifs.
Parmi ces objets, les storyboard ont néanmoins eu un destin particulier. Leur capacité narrative, un langage simple et compréhensible par tous leur ont valu un immense succès à l’extérieur mais aussi localement. Ainsi les institutions locales chargées de la promotion de la Papouasie-Nouvelle-Guinée les ont largement utilisés à des fins publicitaires. A ce titre, les storyboard ont illustré les guides de ce pays pour devenir très vite des modèles identitaires de mobilier et de décoration, ils ont été imprimés sur les billets d’avion d’une compagnie locale et un exemplaire a même été offert dans les années 80 par le premier ministre de PNG, Michael Somare, à un homologue japonais lors d’une visite officielle.
Devenu objet symbolique du Sepik, le storyboard questionne l’art à la manière des peintures acryliques aborigènes. Certes, ces objets permettent de se procurer de l’argent mais leur développement ne peut être uniquement expliqué par ce fait. A ce titre, ils seraient bien plus que des objets touristiques. Selon Roberta Colombo Dougoud, spécialiste de ces objets, les storyboard constituent un terrain de communication interculturelle à même d’affirmer l’identité des individus et des groupes et de susciter leur reconnaissance. Face à ces objets, la question des copyrights se pose donc aujourd’hui, les artistes faisant le choix d’éléments typiques qui permettent de connaître l’origine des objets : pirogue, illustration de mythes, maison cérémonielle. Les premières de ces « tables » à avoir été créées possèdent des qualités artistiques de grande valeur, ce qui n’est pas le cas de celles qui ont suivi, réalisées en très grande série.
Bibliographie:
ROBERTA COLOMBO DOUGOUD, Arte e identita : le storyboards di Kambot (Papua Nueva Guinea), in SETRAG MANOUKIAN, MANOUKIAN SETRAG (ed.), Etnografie. Testi, oggetti, immagini : testi, oggetti, immagini, Meltemi Editore, 2003, pp. 77-100.
Texte édit pour les "inédits du musée", octobre 2008.Photographie Eric Dell'Erba

Exposition

"Inédits du Musée" MNC 2008 Musée de Nouvelle-Calédonie 2008 2008