Conque (Charonia tritonis) (coquillage)

Désignation

Conque (Charonia tritonis) (coquillage)

Création/Exécution

Nouvelle-Calédonie : Pays

Matière et technique

Coquillage conque (Charonia tritonis)

Mesures

Longueur en cm : 26

/ Diamètre maximal en cm : 13

Numéro d'inventaire

MNC 2007.15.20

Date d'entrée / prise en charge du bien

04/04/2008

Description

Conque à la patine brillante, très colorée, à l'extrémité coupée.

Fonctionnement et contexte

Exposition "Dawa, rythmer la cadence" Musée de Nouvelle-Calédonie 17/06/2015 17/08/2015
Conque (toutoute)
La conque marine (Tritonalia tritonis), « döö » en langue a’jië ou communément appelée « toutoute » en Nouvelle-Calédonie, est un coquillage non comestible que l’on trouve près des récifs coralliens. Une fois l’extrémité de sa pointe coupée, elle se transforme en trompe. Objet hautement symbolique, elle représente sur la Grande Terre comme aux îles Loyauté, les clans de la chefferie, en particulier les clans sujets du chef, « kâmö yari » en langue a’jië. Ces derniers ont en effet la fonction de souffler dans la conque pour appeler au rassemblement les clans rattachés à la chefferie.
Autrefois, le son de la conque marquait plusieurs moments importants du calendrier de l’igname. Ce cycle rituel primordial est appelé « nédöö », l’ensemble de conques, en langue a’jië. Il se traduit aujourd’hui par la notion d’année qui, dans la conception kanak, s’achève par la cérémonie des prémices de l’igname, « mèèdöö / mâidöö » en a’jië, littéralement « le bout de la conque ». Ce rituel marque la levée des interdits liés à la culture de l’igname et le moment où l’on mange la nouvelle igname.
La conque était également soufflée pour signaler le début d’une guerre, d’une attaque ou d’un guet-apens en période de conflit.

La conque est aussi présente comme ornement de faîtage. Placée sur la flèche faîtière de la grande case, elle symbolise la parole portée par le chef, (« l’ainé ») dit « örökau » en a’jië, au nom de la communauté et pour son unité.
Depuis l’arrivée de l’évangile, ce coquillage a été remplacé par la cloche, placée sur le haut des églises, elle sonne l’appel aux clans pour la cérémonie de culte ou de messe le dimanche et pour signaler le décès d’un membre de la tribu.

Exposition

"Cêmû kara nyuuwâ, le symbole de l’Esprit" ADCK / Centre Culturel Tjibaou 02/04/2022 31/10/2024

"Dawa, rythmer la cadence" Musée de Nouvelle-Calédonie 17/06/2015 17/08/2015

/ Texte d'introduction à l'exposition
EXPOSITION « DAWA »
"La musique kanak, rythme et cadence de nos anciens, s’est imprégnée du mythe, de la tradition, de la structure sociale de l’individu sur son tertre.
Elle met en évidence tous les aspects de l’être humain alliant techniques, matières, émotions, aussi diverses soient-elles à travers des règles et des codes originaux.
La musique reste une passerelle entre le tangible et l’intangible, l’individuel et le pluriel, le temporel et l’intemporel, l’originel et l’universel.
« Dawa » signifiant rythmer, frapper ou battre la cadence, est un terme de la région de Houaïlou qui évoque fortement cette relation mystique, mettant en avant la relation de l’homme avec son corps, ses sens et son environnement.
Par le biais de cette exposition temporaire consacrée aux instruments de musique traditionnels kanak, le musée de Nouvelle-Calédonie vous invite à découvrir ou redécouvrir les rythmes, les sons, les objets qui œuvrent dans la représentation de l’espace et du temps.
Tout un chacun peut ainsi découvrir et participer à sa manière à la création de cadences par le biais d’instruments pédagogiques mis à disposition. L’objet muséifié est ainsi sorti de sa vitrine pour permettre cette relation à la musique.
Jouons et dansons ensemble pour que les émotions que crée la musique puissent encore rayonner entre les générations."

"Enrichir, conserver, valoriser" Musée de Nouvelle-Calédonie 14/01/2009 06/04/2009

Bibliographie

"Les arts kanak d'hier et d'aujourd'hui" Bonnet Vergara, OPT 2012

"Cahiers de mes souvenirs de géomètre calédonien : 1894-1939" Ratzel, SEHNC 2006