lafi - Tapa (étoffe d'écorce)

17/04/2008

Pièce rectangulaire de tapa de mûrier recouverte de dessins géométriques noirs dans des rectangles, formant des décorations concentriques. La partie décorée a été recouverte de vernis. La moitié de la pièce est roulée.

D’un point de vue culturel, Wallis et Futuna, Territoire français d’outre mer, appartiennent à la Polynésie Occidentale. Mais le découpage de l’Océanie, en Mélanésie, d’une part, et Polynésie, d’autre part, est artificiel. Il est dû aux navigateurs et aux géographes européens du xixe siècle et l’on serait bien en peine aujourd’hui de définir de manière précise les différences qui le fonde, tant dans les représentations que dans les pratiques des sociétés de ces deux régions. En revanche, les sociétés de Wallis et Futuna partagent avec les îles proches de Fidji, Samoa et Tonga, tout un ensemble de traits communs. Toutes les cinq ont connu un développement spécifique des techniques et de l’utilisation du tapa. L’existence de vastes réseaux d’échange, liant entre elles ces régions et ayant longtemps perduré dans le temps, est pour beaucoup dans cette homogénéité. Cependant, au sein de cette vaste région, les types de tapa, le vocabulaire spécifique qui en désigne les différents types ou les outils entrant dans sa fabrication rapprochent Wallis de Tonga et Futuna de Samoa.
À Wallis et Futuna, comme dans toute cette région, le tapa est avant tout un tapa de mûrier à papier, très apprécié pour la finesse et la blancheur de la matière première qu’il permet d’obtenir.
Les lafi, d’une texture plus fine et plus ferme que les gatu sont caractérisés par leur taille réduite. Des motifs de couleur noire y sont finement dessinés et ressortent particulièrement bien sur le fond clair de la pièce, où aucune teinture n’est appliquée. Le répertoire des lafi est très riche. Dans les temps anciens, il s’agissait de motifs uniquement géométriques, aujourd’hui, le figuratif a pris le pas. Les sœurs missionnaires, à l’origine d’un renouveau de ces tapa de petite taille, ont joué un rôle important dans cet enrichissement. Les lafi ont ainsi pris la forme, par exemple, de petits tableaux où sont dessinés des paysages de Wallis. Les lafi font partie des objets touristiques les plus appréciés. (texte extrait de l'exposition "Les richesses de Tositea: Siapo, gatu et autres étoffes d’Uvea et de Futuna")
Ce lafi a été collecté à Wallis par un père mariste en mission sur place dans les années 1970. Photographie Eric Dell'Erba

"Les richesses de Tositea" MNC Musée de Nouvelle-Calédonie 05/02/2011 26/09/2011

"Inédits du Musée" MNC-ALAM 2009 Musée de Nouvelle-Calédonie 2009 2009

"Les richesses de Tositea: Siapo, gatu et autres étoffes d’Uvea et de Futuna"