Massue kanak resculptée

Désignation

Massue kanak resculptée

Création/Exécution

Nouvelle-Calédonie : Pays

19e siècle (4ème quart)

Matière et technique

Bois indéterminé (xylème)

Sculpté en ronde-bosse

Poil de roussette (Pteropus sp.)

Tressage - Vannerie

Coton: tissu d'origine Européenne

Drap (tissu de laine)

Mesures

Hauteur en cm : 68.5 cm

Diamètre maximal en cm : 5.9 cm

Diamètre minimal en cm : 3.7 cm

Poids (en g) : 996

Numéro d'inventaire

MNC 2012.12.2

Date d'entrée / prise en charge du bien

05/10/2012

Description

L'objet est une massue kanak probablement phallique, monoxyle et comportant un manche cylindrique avec une poignée en relief. Le manche est décoré sur les deux tiers (et par-dessus la poignée) de croisements de tissu et de rubans de soie de couleurs variées, maintenus par une ligature croisée de 4 à 6 tresses de poils de roussette teints. La tête de la massue a été resculptée avec le visage d'un personnage, évoquant un type de sculpture européenne.

Fonctionnement et contexte

Les massues et casse-têtes kanak font partie de la panoplie des armes traditionnelles. Il en existe plusieurs formes mais les plus fréquents sont de deux types : le casse-tête « phallique » (en forme de phallus) et le casse-tête « bec d’oiseau » (en forme de bec d’oiseau ou de tortue). L’usage de casse-tête pour la guerre et les danses est répandu dans toute la Nouvelle-Calédonie. A propos de leur symbolisme, Maurice Leenhardt note la nécessité d’exalter la virilité par un orateur lors des discours de guerre conservés par la tradition orale. Ils sont souvent décorés de ganses, d’étoffes, de cordonnets européens puis munies de bouquet de plantes protectrices dont le pouvoir permet de renforcer leur efficacité. Leurs différentes formes ne correspondent pas à une utilisation précise mais plus à l’affirmation de styles régionaux, chaque groupe socio-politique apposant sa marque de fabrication sur les objets qu’il utilise.
Les anciens brandissaient ces massues dans les pilous et plus particulièrement pour la déclamation des discours généalogiques, comme signe de virilité masculine et de puissance.
Cette pièce unique, dont la tête a été resculptée par un artiste européen, a été achetée dans une galerie bretonne. Nous ne savons pas si la sculpture a été faite en France ou en Nouvelle-Calédonie, mais elle est exceptionnelle par l'interculturalité qu'elle illustre.
Photographie Eric Dell'Erba

Exposition

"L'histoire du bagne au MNC" JIM 2019 Musée de Nouvelle-Calédonie 18/05/2019 18/05/2019