Tissu (batik indonésien) - kain panjang

Désignation

Tissu (batik indonésien)

kain panjang

Création/Exécution

Indonésie : Pays

Mesures

Longueur maximale en cm : 231

/ Largeur maximale en cm : 102

Numéro d'inventaire

MNC 2012.9.5

Date d'entrée / prise en charge du bien

2012

Description

Pièce de tissu de coton teint rectangulaire à la réserve, aux motifs géométriques de "parang", qui semble être un "kain panjang" ou pièce de tissu destinée à couvrir le bas du corps. Le nom du motif est "Batik parang jogja".

Fonctionnement et contexte

Extraits du catalogue d'exposition "Batik,morining urip kain batik,le tissu d'une vie" qui s'est tenue au musée de Nouvelle-calédonie du 29 octobre 2011 au 27 février 2012.
Aujourd’hui, on regroupe sous le terme batik des tissus teints présentant des motifs réalisés à partir d’un procédé de réserve. À ce titre, le terme lui-même tend à désigner cette technique.
L’histoire complexe des relations de Java avec les mondes chinois, indien, européen et arabe se lit dans le batik. Chacun d’eux a profondément influencé les motifs représentés sur ces tissus. Ceux du dragon, du svastika, du « nuage » ou du « jardin », par exemple, se rattachent aux traditions chinoises, des artisans venus de Chine participant à la production du batik depuis le xviii e siècle à Java.
Aujourd’hui, les motifs du batik sont innombrables et très grande est la variété des compositions. Chaque motif a connu des développements particuliers. Ils diffèrent selon les régions et les localités, révélant ainsi l’origine de chaque pièce.
Les couleurs des teintures, la taille des différentes pièces traduisent également leur lieu de provenance. Généralement, les motifs qui évoquaient la faune ornaient les pièces de vêtement d’utilisation quotidienne alors que ceux qui étaient géométriques se retrouvaient sur les tissus « sacrés » entrant dans les cérémonies et les rituels.
L’univers du batik reflète également l’aspect très hiérarchisé du monde javanais. Certains motifs, certaines couleurs et certains types de pièces ne pouvaient être portés que par les nobles, les princes et les sultans ou bien encore par les membres de leurs familles ou des différents cercles des palais (Kraton). Ces derniers possédaient leurs propres ateliers où les pièces étaient produites à la demande des sultans, qui choisissaient les motifs, transformaient les formes de base ou bien en créaient parfois de nouvelles.
Les toutes premières étoffes de batik étaient utilisées dans des contextes avant tout cérémoniels. Elles servaient de vêtement, couvraient les bols d’offrandes ou étaient accrochées en bannières. De forme toujours rectangulaire, leurs dimensions variaient beaucoup. Aujourd’hui, l’offre répond à la demande : les vêtements adoptent une grande diversité de styles, occidentaux ou non, et la production d’objets de décoration - nappes, sets de tables, coussins etc. -, est importante. Ils sont destinés au marché local ou à l’exportation. Mais, ceci mis à part, les pièces qui constituent la garde-robe indonésienne traditionnelle sont encore fabriquées et portées dans le respect des codes et des interdits qui en marquent l’usage. Le kain panjang, le sarung, particulièrement connu ici sous le nom de sarong, le très spécifique dodot, appartiennent à ces pièces.
Ce batik a été acheté par le musée en 2012 pour l'exposition sus-citée.