Siapo - Tapa (étoffe d'écorce)

Désignation

Siapo

Tapa (étoffe d'écorce)

Création/Exécution

Futuna

Wallis et Futuna : Pays

Matière et technique

Mûrier à papier: écorce battue

Battage

Teinté

Colorant marron: écorce koka (Bischofia Javanica)

Appliqué

Colorant noir: noix de bancoul grillée (Aleurites)

Appliqué

Mesures

Longueur maximale en cm : 330

Largeur maximale en cm : 194

Numéro d'inventaire

MNC 86.3.95

Description

Rectangle d’étoffe d'écorce battue comportant sur une face un décor à main levée organisé en larges bandes transversales, numérotées sur les côtés. Elles sont elles-mêmes divisées en trois registres principaux séparés par des rectangles noirs et incluant des motifs ovales en forme de feuille.

Fonctionnement et contexte

Texte extrait de l'exposition "Gatu, siapo, lafi et autres étoffes wallisiennes et futuniennes"
D’un point de vue culturel, Wallis et Futuna, Territoire français d’outre mer, appartiennent à la Polynésie Occidentale. Mais le découpage de l’Océanie, en Mélanésie, d’une part, et Polynésie, d’autre part, est artificiel. Il est dû aux navigateurs et aux géographes européens du xixe siècle et l’on serait bien en peine aujourd’hui de définir de manière précise les différences qui le fonde, tant dans les représentations que dans les pratiques des sociétés de ces deux régions. En revanche, les sociétés de Wallis et Futuna partagent avec les îles proches de Fidji, Samoa et Tonga, tout un ensemble de traits communs. Toutes les cinq ont connu un développement spécifique des techniques et de l’utilisation du tapa. L’existence de vastes réseaux d’échange, liant entre elles ces régions et ayant longtemps perduré dans le temps, est pour beaucoup dans cette homogénéité. Cependant, au sein de cette vaste région, les types de tapa, le vocabulaire spécifique qui en désigne les différents types ou les outils entrant dans sa fabrication rapprochent Wallis de Tonga et Futuna de Samoa.
À Wallis et Futuna, comme dans toute cette région, le tapa est avant tout un tapa de mûrier à papier, très apprécié pour la finesse et la blancheur de la matière première qu’il permet d’obtenir.
À Futuna, l’équivalent du gatu est le siapo, un terme samoan. Il désigne aussi aujourd’hui de manière générique l’ensemble des pièces de tapa.
Pris dans son sens premier, le siapo possède les mêmes caractéristiques que le gatu (Pouvant atteindre jusqu’à soixante-dix de mètres de long, ces étoffes à la fois souples et solides, de couleur foncées, sont ornées de motifs simples, après teinture de l’ensemble du support et estampage à la matrice, le kupesi. Géométriques pour la plupart, ou bien représentant des éléments végétaux, ces motifs sont dessinés à main levée.). Il s’en distingue cependant par des couleurs beaucoup plus foncées. Les motifs d’estampage sont de couleur noire (qui peut donner un gris plus ou moins clair) et l’on repasse plusieurs fois sur ceux dessinés à main levée de manière à les faire particulièrement bien ressortir. Anciennement, six différentes sortes de siapo semblent avoir existé mais beaucoup d’entre elles sont aujourd’hui abandonnées.
De manière générale, à Wallis comme à Futuna, les grandes pièces tendent encore à être utilisées pour la décoration des grands espaces, comme couvertures, leuleu à Futuna, et pour draper le corps des personnes de haut statut, des défunts, des mariées et des danseurs. Ces étoffes entrent encore aujourd’hui dans les échanges et les présentations cérémonielles, où elles occupent une position privilégiée, étant déposées au-dessus des autres biens féminins.
Ce siapo a été inventorié rétrospectivement en 1986. La date exacte de son arrivée au musée n'est pas connue.Photographie Eric Dell'Erba

Exposition

"Cêmû kara nyuuwâ, le symbole de l’Esprit" ADCK / Centre Culturel Tjibaou 02/04/2022 31/10/2024

Bibliographie

"Arts de l'échange en Océanie" KLEIN Florence 2006