Nasse à poisson - thitr

Désignation

Nasse à poisson

thitr

Création/Exécution

Sino Hnawan

  • NomSino
  • PrénomHnawan

29 juin 1983

/ Wet (District coutumier)

Lifou (commune)

Drehu : Aire coutumière

Nouvelle-Calédonie : Pays

Matière et technique

Smilax: liane (Smilax purpurata -Smilacacée)

/ Tressage - Vannerie

Bois rose : bois (Aglaia elaeagnoidea)

/ Tressage - Vannerie

Mesures

Diamètre en cm : 220

/ Hauteur en cm : 61

Numéro d'inventaire

MNC 86.5.108 b

Objet associé

MNC 86.5.108 a Radeau Collection MNC : Acheté ensemble

/ MNC 86.5.108 cd Hameçon, ligne et poids de pêche Collection MNC : Acheté ensemble

Date d'entrée / prise en charge du bien

1983

Description

La nasse est de forme hémisphérique, munie en son centre d'un couloir d'entrée par lequel le poisson pénètre. La nasse est faite d'une liane dont les tiges fendues sont tressées sur une armature en bois.

Fonctionnement et contexte

Texte de Sasanda Kaudre et Emmanuel KASARHEROU, avril 1994, paru dans le N°5 de Mwâ Véé, juin 1994.
Le radeau et la nasse de Doking.
Le Musée a acquis en 1983 à Doking, district de Wetr à Lifou, un radeau et une nasse pour la pêche aux poissons. Ce village est l'un des derniers endroits où l'on ait conservé l'usage de ces engins de pêche.
Le radeau (weng) est fait de racines aériennes de banian (thine hmana), disposées en nombre paire de chaque côté d'un élément central (quene weng) percé vers chacune de ses extrémités de deux trous destinés à recevoir les deux godilles (uj). Ces dernières sont faites en meigötr, arbre au bois résistant et souple dont on fait également le qene weng. L'ensemble est ligaturé à l'aide de la liane emezi sur deux traverses faites en bois du thepë. Doking est bordé de hautes falaises abruptes qui rendent difficile l'accès à la mer. Ce type de radeau constitue une solution technique à ce problème: il est en effet démontable ce qui permet de l'assembler en mer au pied des falaises, et au retour de la pêche, de le démonter et d'en remonter les éléments au sec. Il est employé pour la pêche à la ligne comme pour la pêche à la nasse.
La nasse (thitr) est de forme hémisphérique, munie en son centre d'un couloir d'entrée par lequel le poisson pénètre, attiré par les feuilles de papayer ou d'autres essences, qu'on a disposées à l'intérieur en guise d'appât. La nasse est faite d'une liane (segol) dont les tiges fendues sont tressées sur une armature en bois de sö.
La nasse est disposée (ti) au point du jour par grand calme, après qu'on ait pris des repères à terre. Elle est relevée (qi) quelques jours plus tard. Des sagaies (jone qi) permettent de piquer le poisson vivant dans la nasse et de le faire sortir, par l'orifice. Le dépôt et la relève se font à l'aide d'une corde particulière (geny), faite en écorce d'un arbuste (elu). Elle est munie d'un crochet et lestée par une pierre calcaire (etine qi) taillée à cet effet. Cette technique de pêche nécessite une grande habilité car les nasses peuvent être déposées à de grandes profondeurs où il est impossible de voir depuis le radeau. Seule la précision des repères pris au moment de la dépose permettra de relever la nasse.

Bibliographie

"Vivre de la mer, vivre avec la terre... En pays kanak" Leblic, SdO, 2008

"Mwà Véé" revue culturelle kanak, ADCK 1993-2016 (préciser)