Jupe monnaie

Fibres de bourao nouées sur une cordelette et coupées pour faire la même taille. La bande est enroulée sur elle-même de façon à faire un cône. A l'extrémité intérieure est attachée et roulée une tresse de poils de roussette.

Les jupes-monnaie de valeur sont en poils de roussette, ou en fibres végétales enroulées pour former des cônes. Leur fabrication demande de nombreux jours de travail et beaucoup de patience. Leur qualité esthétique dépend de la régularité et du parallélisme des franges. Elles sont échangées entre les femmes lors des cérémonies de naissance, mariage et de deuil et symbolisent la maison. Associée à une monnaie kanak, elles ont encore plus de valeur.
Le mythe de la chefferie WEDOYE de Hienghène raconte :
"Un jour que le soleil suivait sa course habituelle, il aperçut un homme sur terre. C'était un chef solitaire. Il n'avait pas d'épouse. Le soleil décida alors de lui donner sa fille en mariage. Celle-ci l'accompagna un jour et vit le chef. Il lui plut et elle demanda à son père l'autorisation d'aller le voir seule. Elle descendit trouver le chef et ils décidèrent de rester ensemble. Le soleil en fut ravi. Puis un jour, le soleil décida de sceller cette union. Arrivé à son zénith, il fit descendre sa fille par une corde. Une fois en bas, elle s'assit près du chef et la corde vint s'enrouler autour de sa taille telle une jupe. La jupe était en poils de roussette".
La présence de cet objet au musée est attestée à partir des années 1986, mais sans plus de précisions dans l’inventaire.
Photographie Eric Dell'Erba.

"Cêmû kara nyuuwâ, le symbole de l’Esprit" ADCK / Centre Culturel Tjibaou 02/04/2022 31/10/2024