Masque de deuilleur (figure)

Désignation

Masque de deuilleur (figure)

Création/Exécution

1956, antérieur à

/ A'jië-A'rhöö : Aire coutumière

Nouvelle-Calédonie : Pays

Matière et technique

Bois indéterminé (xylème)

/ Sculpté

Mesures

Hauteur en cm : 34

/ Largeur en cm : 19

/ Epaisseur en cm : 9

Poids (en g) : 800

Numéro d'inventaire

MNC 86.5.200

Description

Sculpture monoxyle taillée dans une pièce de bois convexe de forme presque rectangulaire, représentant un visage en relief. Le pourtour supérieur de la figure de masque ainsi que le dessous de la barbe sont percés de trous, pour la fixer au reste du costume de deuilleur. Les arcades sourcilières sont légèrement proéminentes, au-dessus des yeux en amande. Le nez comporte de larges narines horizontales, d'où part un trait en relief de chaque côté. La bouche est rectangulaire et percée sans dents, avec de petites joues rondes peu bombées. La partie "visage" est teinte en noir, du menton aux arcades.

Fonctionnement et contexte

Le masque de deuilleur, élément rituel de la société kanak traditionnelle, était habituellement composé d’une figure en bois à laquelle était attaché un costume recouvrant le corps du porteur. Dans ce cas présent, seule la figure de masque a été retrouvée : le costume a pu être abîmé et perdu, ou il a pu être enlevé volontairement conserver uniquement la figure.
Le masque complet rassemblait des symboles végétaux ou animaux rattachés à des divinités. Au nord de la Grande Terre, le masque était étroitement lié à la chefferie qui s'en trouvait dépositaire mais il était sous le contrôle d'une lignée déterminée à qui en était confiée la fabrication. Chaque matériau qui le composait renvoyait à des symboles marquant la position du chef dans la société. Le masque faisait ainsi son apparition dans les grandes cérémonies d'échanges et dans les rituels de deuil du chef. Le jour de la levée de deuil du chef le masque surgissait de la brousse, porté par l'un des membres du groupe des deuilleurs, et apparaissant alors comme substitut du chef défunt. Ainsi le masque constituait-il un lien symbolique entre le monde des vivants représenté par le chef et celui des morts. Le monde sous-marin étant évoqué dans sa fabrication, notamment par le filet de pêche qui constituait la partie principale du costume. Au sud de la Grande Terre, où le masque semble être l'objet d'une introduction récente, il était totalement absent des rituels de deuil. Il était plutôt utilisé comme instrument de jeux et dans les pratiques magiques liées à la guerre.
La présence de cet objet au musée est attestée à partir des années 1951-1953, mais sans plus de précisions dans l’inventaire. On sait néanmoins qu'il a fait partie de l’exposition « French Exhibition » qui se tint à Sydney du 19 mars au 3 avril 1956. Cette exposition, inaugurée par le Premier Ministre Australien de l’époque, Sir Robert Menzies, avait pour ambition de présenter et promouvoir les produits manufacturés français et de montrer la puissance économique et commerciale du pays. Photographie Eric Dell'Erba

Exposition

"French Exhibition" Sydney Sydney 19/03/1956 03/04/1956

/ Quinze photographies noir et blanc, ont été retrouvées le 18 février 2013 par Marianne Tissandier dans la photothèque du Musée de Nouvelle-Calédonie. Ces photographies ont un important intérêt documentaire car des objets, aujourd’hui conservés dans la collection du musée, sont visibles sur certaines d’entre-elles.
Aucune indication de lieu ou de date ne figurait au dos des tirages, seul le tampon du photographe « Photograph by Nicolas Treatt studios, 143 Bayswater Road, Rushoutters Bay, phone FA 9157 » donnait une adresse se situant à Sydney. A partir de ces éléments, et après des recherches internet, nous avons pu établir qu’il s’agissait de prises de vues de l’exposition « French Exhibition » qui se tint à Sydney du 19 mars au 3 avril 1956. Cette exposition, inaugurée par le Premier Ministre Australien de l’époque, Sir Robert Menzies, avait pour ambition de présenter et promouvoir les produits manufacturés français et de montrer la puissance économique et commerciale du pays.
Notre principale source nous assurant que les photographies retrouvées avaient bien été prises lors de cet évènement est un extrait de film trouvé sur le site de British Pathé et tourné lors de l’inauguration où l’on reconnaît quelques éléments de muséographie (http://www.britishpathe.com/video/french-exhibition-in-sydney/query/Menzies). La vidéo complète dure 81 sec et est disponible à la vente sur le site internet.
Par ailleurs, un catalogue d’exposition de 382 pages a été publié à l’occasion de l’exposition sous le titre de French exhibition Sydney 1956 ainsi qu’un numéro spécial de 124 pages, publié par le Chambre de Commmerce en Australie, sous le nom de French exhibitions in Australia March - April 1956.
(Marie Adamski - février 2013)

"Masques Océaniens" Musée de Nouvelle-Calédonie 04/12/1987 20/12/1987

/ MT 09/02/2021: a très probablement fait partie de cette exposition, puisque figure dans le catalogue, et que la mention de "2 visages de masques" figurent sur le brouillon de la muséographie intitulé "projet de présentation et de circulation de l'exposition "masques océaniens"".

Bibliographie

"Le Pays" magazine de la Province Nord (préciser)

"Masques océaniens" KASARHEROU E. MNC 1987