Pieu à fouir
Désignation
Pieu à fouir
Création/Exécution
Nouvelle-Calédonie : Pays
Matière et technique
Bois indéterminé (xylème)
/ Taillé (bois, os)
Mesures
Longueur maximale en cm : 195
/ Longueur en cm : 4.2 (motif)
/ Diamètre maximal en cm : 2.9
/ Diamètre minimal en cm : 1.5
/ Poids (en kg) : 1.022
Numéro d'inventaire
MNC 86.5.530
Facettes
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- Dell'Erba Eric
- Domaine fonctionnel
- Agriculture
- Vie quotidienne
- Outil
- Outil agraire
- Pieu à fouir
- Nouvelle-Calédonie
- Océanie
- Matière d'origine végétale
- Matière d'origine organique
- Bois indéterminé (xylème)
- Végétaux vasculaires: parties (Tracheobionta)
- Représentation d'objets rituels
- Motif du noeud de l'interdit
- Sculpté
- Taillé (bois, os)
- Taille
Description
Long bâton monoxyle de coupe circulaire, noirci au feu, inégalement effilé et plus lourd vers la plus grosse pointe. Vers le talon, 4 lobes successifs sont sculptés en relief évoquant une stylisation du motif de l'interdit ou bouquet de paille indiquant un tabou.
Fonctionnement et contexte
En Océanie, le travail de la terre n’est pas désigné par le terme agriculture mais par celui d’horticulture, de hortus le jardin latin, renvoyant ainsi à un art des jardins et non à une production intensive en champ. Pour Jacques Barrau († 1997), agronome, enfant du pays qui dirigea le Muséum national d’histoire naturelle de Paris et André-Georges Haudricourt († 1997), linguiste et botaniste, tous deux spécialistes de la Nouvelle-Calédonie, seul ce terme était à même de rendre compte de la complexité et de l’attention portée aux jardins dans les pays du Pacifique. Une caractéristique primordiale de l’horticulture en Océanie est que la majorité des plantes nourricières sont asexuées. Se reproduisant par clonage, leur pérennité dépend encore plus que d’autres des gestes des hommes et l’ensemble des représentations culturelles océaniennes portent la marque de la valeur accordée à ce type de reproduction. Il est difficile de présenter en quelques mots l’importance des jardins en Océanie. La culture des principales espèces cultivées, celle des ignames surtout pour la Mélanésie insulaire, rythme toute la vie et le nom donné aux différents mois de l’année décrit les activités qui entourent leur mise en terre, leur croissance ou leur récolte. « Vraie » nourriture, « objet » cérémoniel particulièrement valorisé, l’igname est, en Nouvelle-Calédonie, liée au corps de l’homme par un ensemble de termes linguistiques et de pratiques. Par ailleurs, le décor du pieu exposé ce mois en inédit, similaire à celui de certaines flèches faîtières, vient nous rappeler que, en Nouvelle-Calédonie comme partout ailleurs en Océanie, tout jardin est à l’image des relations que les hommes entretiennent à leurs ancêtres et /ou à leurs esprits. Les gestes rituels qui accompagnent le cycle de reproduction de ces espèces font à cet égard intégralement partie de l’horticulture kanak. Ainsi pelle, pieu de bois et pierres magiques sont-ils indissociables. Ils témoignent de pratiques anciennes qui perdurent dans certaines régions de Nouvelle-Calédonie bien que les outils de bois traditionnels aient cédé la place aux outils de fer d’origine européenne. L’igname est probablement l’une des plus anciennes plantes cultivées d’Océanie, la domestication et la sélection des espèces s’y poursuivent aujourd’hui encore.
Cet objet fait partie des collections depuis les années 1950. La date exacte de son arrivée au musée n'a pas été enregistrée à l'époque.
Photographie Eric Dell'Erba.
Exposition
Exposition perm du CC Goa Ma Bwarhat Hienghène CC Goa Ma Bwarhat Hienghène