Flèche faîtière - pwamabaï
Désignation
Flèche faîtière
pwamabaï
Création/Exécution
Bwae Obun
- NomBwae Obun
1931, antérieur à
/ Poyes (District coutumier)
Touho (commune)
Paicî-Cèmuhî : Aire coutumière
Nouvelle-Calédonie : Pays
Matière et technique
Houp: bois (Montrouziera cauliflora - Guttifere)
/ Sculpté en ronde-bosse
Mesures
Hauteur en cm : 255
/ Largeur en cm : 63
/ Profondeur en cm : 16
/ Largeur du socle en cm : 40.3
/ Profondeur du socle en cm : 51
/ Hauteur du socle en cm : 189.7
/ Epaisseur du socle en cm : 0.8
/ Poids soclé (en kg) : 39
Numéro d'inventaire
MNC 86.5.7
Objet associé
MNC 2011.0.119 "Flèches Faîtières, Musée de Nouméa" Collection MNC : Dessin de l'objet
/ MNC 2015.2.2 "KANAK L'art est une parole" Collection MNC
/ MNC 99.7.238 "VIIIe Jeux du Pacifique Sud Nouméa Décembre 1987" Collection MNC : Dessin de l'objet
Facettes
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- Bwae Obun
- Dell'Erba Eric
- Domaine disciplinaire
- Domaine par type de support
- Sculpture
- Architecture
- Architecture extérieure
- Musique
- Vernaculaire Nouvelle Calédonie
- Vernaculaire Mélanésie
- Architecture
- Flèche faîtière
- Cèmuhî / Cémuki (langue)
- pwamabaï
- 20e siècle (1ère moitié)
- 20e siècle
- 1931, antérieur à
- 1931
- 1939
- Nouvelle-Calédonie
- Océanie
- Classification coutumière NC
- Province Nord
- Classification administrative NC
- Paicî-Cèmuhî
- Touho (commune)
- Matière d'origine végétale
- Matière d'origine organique
- Bois indéterminé (xylème)
- Végétaux vasculaires: parties (Tracheobionta)
- Houp: bois (Montrouziera cauliflora - Guttifere)
- Oreilles percées
- Ornementation du corps
- Croix grecque
- Sculpté
- Sculpté en ronde-bosse
Date d'entrée / prise en charge du bien
1963
Description
Sculpture monoxyle constituée d'une pièce de bois allongée, sur laquelle on peut distinguer trois parties : en bas, le pied, au milieu, le motif et en haut l'aiguille. Le motif supérieur est celui du peigne de l'homme, toujours planté à la verticale, celui de la femme étant fiché horizontalement dans les cheveux. Le motif immédiatement inférieur, à doubles chevrons à jours, est celui de la tresse de la cordelette du doigtier pour lancer la sagaie, que le jeune guerrier porte sur le front. Le reste de la construction est classique, de haut en bas: surface du front comportant les tempes descendant de chaque côté, arcade sourcillière, accentuation du lobe des oreilles trouées, courbe du menton remontant des deux côtés vers le haut, surface de la poitrine sur laquelle un motif en croix est taillé en creux, peut-être marque d'un début de christianisation de la culture locale (ce n'est pas certain, étant donné l'importance et la fréquence du motif de la croix et sur les pétroglyphes néo-calédoniens et sur d'autres sculptures). Maurice Leenhardt (1945) fait une allusion à ce que ce pwamabai personnifierait un personnage redouté, sans apporter aucun détail à l'appui. Le fait que le motif en croix est en creux militerait plutôt pour que ce soit une addition récente. La question reste ouverte, d'autant que les membres du clan propriétaire et ceux du sculpteur (les Pwey) sont protestants et ne pratiquaient donc pas le port de la croix.
Fonctionnement et contexte
De toutes les sculptures de la grande case, la flèche faîtière est à la fois la plus importante et la plus fonctionnelle. Dans la construction des cases rondes, le travail de finition de la couverture au niveau du faîtage est une opération délicate car de la position de ce dernier dépend son étanchéité. Il s'agit de resserrer la dernière rangée de paille autour d'un axe sommital donc soit directement autour de l'extrémité du poteau central, soit contre le pied d'une sculpture faîtière qui vient s'insérer dans la corbeille dans l'alignement du poteau central.
La flèche faîtière mesure en moyenne 2,50m. Elle se constitue d'une pièce de bois allongée, monoxyle dont on peut distinguer trois parties : en bas, le pied, au milieu, le motif et en haut l'aiguille. Le pied d'une longueur d'au moins 1m est épointé à son extrémité afin de permettre son implantation. Une fois installée dans le dispositif faîtier et recouvert par la paille seule les deux autres parties émergent du sommet de la case.
LE VOYAGE DE LA SCULPTURE par Alban Bensa et Roger Boulay (tiré de "De jade et de nacre patrimoine artistique kanak", catalogue d'exposition, RMN 1990)
Les Pwèi Boopaa (appelés aussi Balehwan ou Belepooan) venus de Oue Hawa (vallée de la Tipijé) passèrent la montagne et s'installèrent dans la haute vallée voisine. Leur tertre d'origine, ôobûn, se trouve en lisière de la forêt tout de suite après le col qui donne accès à la vallée de la Thiem.
Ces gens considérés comme des personnages de très haut rang, des fondateurs, portent désormais, le nom de ce tertre. lls investissent toute la basse vallée et se regroupent sous le nom de Pwèi (les Poyes).
Les Pwèi Boopaa installent comme chef (dàamè) à Pwèi un clan qui leur est étranger, les Bulièg et font de même à Tiwandé où vit sous le nom de Dui Bulièg celui à qui sera remis la sculpture. Ces fondateurs, comme le veut la tradition, doivent remettre aux Bulièg les attributs de leur fonction (le masque et la sculpture) manifestant par ce geste à la fois leur allégeance aux dàamè et leur prééminence comme clans des origines, maîtres de la terre.
Les Pwèi Belepooan demandent à l'un des leurs, Bwae Ôobûn, représentant du clan le plus ancien, de faire une sculpture. Elle va être livrée en passant de main en main mais à chaque fois par l'intermédiaire d'un Pwèi Belepooan. Ainsi de Pwèi (village) au village côtier de Tegenpaïk (Hépépéi) par les mains de Bami (caahî) Belepooan puis auprès d'un Belepooan installé à Tiouandé qui la pose au sommet de la case du chef Dui Bulièg.
Rien ne s'oppose à ce que la sculpture soit faite au village même de Tiouandé, la chose serait plus pratique. Seules des raisons sociopolitiques amènent ces clans à manifester à travers ces actes concrets les liens qui les unissent. Ils font de même en transportant sur de longues distances les grands arbres qui deviendront le poteau central de la Grande Case remise au chef. Poteau central et flèche faîtière sont de préférence tirés du houp, arbre majestueux des hautes forêts, considéré comme symbole de l'autocthonie, réceptacle de l'esprit des ancêtres fondateurs.
Cette très belle sculpture a été collectée en 1948 par Maurice Leenhardt puis déposée en 1963 par le clan propriétaire à l'Institut français d'Océanie. On avait noté à cette époque les informations suivantes : « flèche faîtière, pwamabaï, faite à Pwèi par Bwae Obun (clan Pwei). Dui à Tiwandé ». Elle a été utilisée pour illustrer un emballage de café bien connu des Néo-Calédoniens.
Photographie Eric Dell'Erba
Exposition
"Kanak, l’Art est une parole" CCT 2014 ADCK / Centre Culturel Tjibaou 15/03/2014 15/06/2014
"Kanak, l'Art est une parole" MQB Musée du Quai Branly, Paris 14/10/2013 26/01/2014
"Kanakart - Ancestral body" Pataka Museum, Poirirua, NZ 26/08/2007 01/12/2007
Exposition perm. MNC conçue dans les années 80 Musée de Nouvelle-Calédonie 1980 2019
Bibliographie
"Origines: le patrimoine calédonien" Lagarde, Imag'in, NC1ère 2022
"Archives de la NC et généalogies" Murphy 2019
"Le docteur et le guérisseur" ETCHEVERS et CLERE 2017
"La coutume kanak et ses institutions" CDPNC 2016
"Handicap Mag NC" magazine (préciser)
"Taï Kona, notre magazine de la mer" NC Neidine 2013- (préciser)
"Endemix" magazine 2008-2018
"Journal de la Sté des Océanistes", JSO (préciser)
"Kanak" Hors série Télérama octobre 2013
"Kanak, l'art est une Parole" Hors série Beaux Arts oct. 2013
"Kanak, l'Art est une Parole" Brochure d'expo MQB 2013
"Altitude Magazine" compagnie aérienne Aircalin (préciser)
"Kanak, l'art est une Parole" Cornec, Palabre coutumier N°22 2013
"Kanak. L'art est une parole" Kasarhérou, Boulay 2013
"Le Pays" magazine de la Province Nord (préciser)
"Agenda 2010" ALK - Académie des Langues Kanak 2010
"MUST" Magazine, Amazone editions, Nouméa (préciser)
"Fiche Culture" rubrique du CocoTV ed. Les Nlles Calédoniennes 2007
"Kanakart" Brochure d'expo Pataka Gallery 2007
"The artefacts tell their story... Kanak Arts" Boulay, MNC, 2006
"Bonjour Calédonie" guide touristique 2005-2010
"Les objets racontent... Arts Kanak" Boulay, MNC 2004
"Religion et sacré en Océanie" Dir. Angleviel, 2000
"Le Mémorial Calédonien" T.10 1988-1998 ed. Bladinières 1998
"Air France magazine" (préciser)
"De jade et de nacre. Patrimoine artistique kanak" RMN 1990
"De jade et de nacre" Brochure d'expo RMN 1990
"Sculptures kanak" Boulay, OCSTC 1984
"Objets Kanaks" Boulay 1984, 1992
"La Grande case des kanaks : documents autour de l'architecture traditionnelle" Boulay, Ipere, OCSTC 1984
"Musée de Nouméa: Guide" Chevalier, SdO 1975
"Noumea Travel" revue bilingue (préciser)
"L'art autochtone de NC" Guiart 1953