Poteau de case sculpté

Désignation

Poteau de case sculpté

Création/Exécution

Nouvelle-Calédonie : Pays

Matière et technique

Bois indéterminé (xylème)

/ Sculpté

Mesures

Hauteur en cm : 87

/ Diamètre en cm : 21

B.S. Hauteur maximum : 87

/ B.S. largeur maximum : 28

Numéro d'inventaire

MNC 86.5.816

Description

Sculpture monoxyle cylindrique représentant un personnage dont seul le visage est figuré.
Le visage comporte des yeux en bouton en relief sous des sourcils arrondis, un nez aux narines creusées, une petite bouche rectangulaire en creux et une barbe en relief triangulaire. Les oreilles sont figurées par des carrés
Au dessus du front figure une bande en relief comportant des gravures en chevrons. Il s'agit du motif classique de la fronde, ou cordelette du doigtier pour lancer la sagaie, que le jeune guerrier porte sur le front.
Le poteau se termine par une partie sculptée de lignes en relief et de lignes en chevrons alternées, figurant une coiffe tressée sur l'avant de la pièce (l'arrière n'est pas sculpté).

Fonctionnement et contexte

De toutes les formes de constructions traditionnelles connues en Nouvelle-Calédonie, la « grande maison » reste le témoignage le plus majestueux de l’architecture Kanak. Elle pouvait atteindre une hauteur de vingt mètres et nécessitait donc, pour sa construction, la mobilisation d’un grand nombre d’intervenants. Tous les groupes de parenté dépendants de la chefferie étaient représentés autour de cet ouvrage, les hommes se chargeant de la plus grande partie des travaux tandis qu’aux femmes était réservée la collecte des matériaux pour la couverture.
La charpente se compose des mêmes pièces que celles utilisées pour les maisons rondes d’aujourd’hui. Parmi les pièces principales, les poteaux principaux du tour de case (les plus gros) servaient d’appui aux chevrons. Ces poteaux pouvaient être sculptés.
Ils sont la représentation de l'Ancêtre de chaque groupe ayant participé à la construction de la case. Ils sont aussi les gardiens de la case qui est le symbole de la chefferie. Ils sont en principe exécutes en ronde bosse et dans ce cas il s’agissait soit d'un tronc sculpté d'un visage tourné vers l'intérieur de la construction soit d'un personnage entier aux pieds posés sur un pilier. Les troncs sculptés répertoriés ont un diamètre moyen de 0.20m et une hauteur de 1.4m, dimension qui ne prend pas en compte la partie enterrée et le tenon sommital. Les personnages en pied sont des sculptures surmontées d'un tenon solide et de dimensions suffisantes pour remplir leur fonction de soutènement. Ces poteaux marquant la contribution des grands clans à l'édification de la case, ce qui explique que le décor pouvait être assez disparate.
Bibliographie : Roger Boulay « la maison Kanak » Edition Parenthèses, Agence pour le développement de la culture kanak, L'Orstom, Collection Architectures traditionnelles, 1990
Cette pièce a été inventoriée rétrospectivement en 1986. La date exacte de son arrivée au musée n'est pas connue.
Photographie Eric Dell'Erba.