Lance de cérémonie à visage et plaquette

Désignation

Lance de cérémonie à visage et plaquette

Création/Exécution

Nouvelle-Calédonie : Pays

Matière et technique

Bois indéterminé (xylème)

Taillé (bois, os)

Fumé - noirci

Bambou indéterminé: chaume (Bambusoidée - Poacée)

Taillé (bois, os)

Mûrier à papier: écorce battue

Tapa

Poil de roussette (Pteropus sp.)

Tressage - Vannerie

Pandanus: feuille (Pandanus tectorius- Pandanacée)

Tressage - Vannerie

Mesures

Longueur en cm : 265

Largeur en cm : 2 (plaquette)

Diamètre en cm : 1.3

Largeur en cm : 2.3 (visage)

Numéro d'inventaire

MNC 86.5.978

Description

Lance monoxyle à pointe lisse, teinte en noir, présentant un visage masculin finement sculpté en haut-relief, front et menton projeté en avant, selon les canons de la sculpture kanak. Une partie de la hampe est enveloppée de tapa blanc, partiellement déchiré, et maintenu par des cordelettes en poils de roussette. Au centre, un charme est constitué d’une petite plaquette de bambou gravée, enveloppée dans deux réseaux de vannerie extrêmement fins et maintenue par plusieurs épais enroulements de tresses de poil de roussette.

Fonctionnement et contexte

Il existe deux typologies principales de lances/ sagaies kanak : celles de guerre/ combat, et celles de cérémonie/ parade. Parmi les lances de cérémonie on retrouve la lance à plaquette sur laquelle sont disposées plusieurs sections de bambous qui sont recouvertes de sparteries fines similaires aux monnaies kanak ou aux emmanchements des haches ostensoirs. On retrouve aussi la lance à visage sculpté, qui peut être composée d’une seule petite figure, de plusieurs figures ou d’un visage plus grand. Le menton du visage a pour caractéristique d’être orienté vers la pointe, c’est-à-dire vers le receveur à qui l’on offre la lance.
Comme l’expliquent Emmanuel Kasarhérou et Roger Boulay dans le catalogue « Kanak, l’art est une parole » (Actes Sud, 2013), les sagaies de parade “comme le confirmèrent les observateurs des années 1850 et quelques commentaires contemporains, avaient des fonctions essentiellement cérémonielles. Elles étaient portées et exhibées comme armes de prestige et circulaient comme dons dans les échanges coutumiers. On les plantait dans la toiture de la Grande Case, au-dessus de la porte; une lecture attentive des photographies d'Allan Hughan (vers 1878) ou d'autres photographes de la même période permet de les voir ainsi fichées sur la façade de la Grande Case, avec des bandes de tapa blanc (awa). Elles furent souvent décrites comme des "sagaies de pilou"”

La présence de cet objet au musée est attestée avant les années 1950, mais sans plus de précisions dans l'inventaire.
Photographie Eric Dell'Erba.