Moule à chapeau - 'era - Chapeau tressé (début de)
Désignation
Moule à chapeau
'era
Chapeau tressé (début de)
Création/Exécution
Rurutu
1950, antérieure aux années
Nouméa
2010
Tavita Marama
- NomTavita
- PrénomMarama
- Notice biographiqueEnfance à Rurutu
Marama Tavita est née le 22 mai 1951 sur l’île de Makatea, aux Tuamotu, en Polynésie Française. Elle est la cadette d’une famille de cinq enfants. En 1956, elle a cinq ans lorsque sa famille revient sur l’île natale de ses parents à Rurutu dans l’archipel des Iles Australes. Outre ses premières années d’école, elle se souvient que les femmes étaient très souvent occupées au tressage du pandanus, une activité qui l’attirait beaucoup. Dès l’âge de huit ans, elle découvre auprès de sa maman l’art du tressage du chapeau.
« Un chapeau : un pain »
Un soir sa mère la met à l’épreuve : « tu veux manger du pain ? Pour ça il te faut tresser un chapeau ! Je commence et tu devras terminer le travail. Si ton chapeau est bien tressé, tu te lèveras à quatre heures du matin et tu iras attendre la sortie du pain chaud chez « le chinois » avec ton chapeau fini. C’est ainsi qu’à neuf ans, Marama réalise son premier chapeau pour l’échanger contre le premier pain qu’elle rapporte fièrement à la maison et qu’elle partage avec sa mère et sa soeur.
Premier voyage vers Nouméa
En 1962, Marama, sa mère et sa soeur Teurahara rejoignent à Nouméa son père, arrivé depuis 1954 pour travailler comme ouvrier dans l’exploitation du nickel. Elles s’installent avec lui sur la presqu’île de Ducos. Son père, Victor Tavita, fils de chef, est alors chef du conseil du diacre et trésorier général de l’Eglise Protestante de la Nouvelle-Calédonie. Sa mère, Parutaea Hurahutia, également de haut rang, fut présidente de l’association des Iles Australes en Nouvelle-Calédonie. De par ce double statut coutumier et religieux, la famille de Marama est très respectée dans la communauté polynésienne et de ce fait, entre autres obligations et signes de distinction, Marama doit porter un chapeau pour se rendre à l’église.
Trame de destinée
Le parcours scolaire de Marama la mènera de l’école publique de Montravel, en 1962, à l’école protestante de Do Néva, à Houaïlou, en 1965. De ces années d’internat, de cohabitation avec des filles de la Grande-Terre et des Iles loyautés, elle garde de nostalgiques souvenirs de partage. Elle y découvre la mentalité, les coutumes et les façons de faire des Kanak. Une expérience qui, dès lors, la rapproche de la culture kanak et la lie désormais à elle. Elle en garde aussi le souvenir du « manque de tout », qui aura pour effet de renforcer chez elle les pratiques de partage et de solidarité. Marama est normalement vouée à porter l’héritage de son statut et, de ce fait, à observer les coutumes qui l’accompagnent. Mais ce statut lui semble lourd et ses séjours en Polynésie Française ne sont que de courte durée. En 1969, Marama fait son entrée dans la vie active, au bureau des transports à Nouméa. Elle y rencontre celui qui deviendra son époux et avec qui elle partagera vingt années de vie commune en Martinique. Dans les années 80, elle s’envole vers Tahiti pour un séjour de deux ans. Elle s’y lance dans l’artisanat et perfectionne son habilité dans les techniques de tressage et dans la couture. Elle pratiquait déjà la broderie et le tricot, depuis Do Néva, et le crochet qu’elle manie avec autant d’art depuis ses années passées en Martinique.
Source de richesses à partager
Marama revient à Nouméa en 1997. La province Sud fait appel à ses services pour des animations d’ateliers divers. Elle participe à l’inauguration du marché municipal et de l’actuel atelier des femmes au centre-ville. Depuis, elle est également sollicitée par les mairies de Nouméa, de Dumbéa, par la Commission du Pacifique Sud et diverses associations locales. Son savoir-faire la fait voyager dans tout le pays, dans la région Pacifique et à l’étranger. Au musée de Nouvelle-Calédonie, Marama anime depuis 2004 des ateliers de vannerie, de confection de bijoux, de teinture sur tissu, pour adultes et jeunes publics, parmi lesquels beaucoup de groupes scolaires. Elle œuvre, autant avec délectation que rigueur, à la fois attentive aux besoins de ses apprentis et exigeante sur la qualité du travail. Le goût du travail bien fait, une autre qualité héritée de sa mère dont elle répète souvent la consigne : « Quand c’est mal fait, on défait et on refait ! » Partout où la mène sa passion, Marama poursuit et nourrit sa mission : partager et transmettre son art, tisser des liens, croiser des brins de savoirs, telle est la vocation que s’est donnée la dame de Rurutu.
Matière et technique
Bois de fer: bois (Casuarina equisetifolia)
Taillé (bois, os)
Polissage (bois ou ivoire)
Pandanus: feuille (Pandanus sp- Pandanacée)
Tressage - Vannerie
Mesures
Hauteur maximale en cm : 40 (moule et tressage)
Diamètre maximal en cm : 33 (moule et tressage)
Hauteur minimale en cm : 11.5 (moule)
Diamètre minimal en cm : 17 (moule)
Diamètre maximal en cm : 19 (moule)
Numéro d'inventaire
MNC 2019.5.5 ab
Facettes
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- Tavita Marama
- Dell'Erba Eric
- Domaine fonctionnel
- Domaine par type de support
- Vannerie
- Outils
- Parures/ vêtements/ habits
- Ornementation de la tête
- Vie quotidienne
- Vernaculaire Polynésie
- Tressage - Vannerie
- Chapeau tressé
- Moule à chapeau
- Chapeau tressé (début de)
- 'era
- Vernaculaire Rurutu
- 20e siècle (1ère moitié)
- 20e siècle
- 21e siècle (1ère moitié)
- 21e siècle
- 1950, antérieure aux années
- 2010
- Nouvelle-Calédonie
- Océanie
- Classification administrative NC
- Nouméa
- Nouméa (commune)
- Polynésie Française
- Rurutu
- Australes (îles)
- Matière d'origine végétale
- Matière d'origine organique
- Bois indéterminé (xylème)
- Végétaux vasculaires: parties (Tracheobionta)
- Pandanus: feuille (Pandanus sp- Pandanacée)
- Feuille indéterminée
- Bois de fer: bois (Casuarina equisetifolia)
- Sculpté
- Tressage - Vannerie
- Taillé (bois, os)
- Taille
- Bois ou ivoire
- Polissage (bois ou ivoire)
Description
Pièce de bois sculpté de forme ronde, avec un côté plat gravé de lettres et de signes, et un autre côté légèrement bombé. Un début de modèle de chapeau en pandanus, fini uniquement pour la partie calotte, a été tressé autour du moule pour faire comprendre son utilisation.
Fonctionnement et contexte
Ce moule en bois, avec le début de chapeau en pandanus, a été donné au musée par Mme Marama Tavita, suite à l'exposition "Te mau taupo’o pae’ore a marama - Les chapeaux en pandanus de Marama" qui s'est tenu au musée du 06 mars au 05 juillet 2010.
’Era (à Rurutu,) ou tohe (à Tahiti), les moules utilisés pour la confection des chapeaux sont sculptés à partir d’une pièce de bois. Ils servent de forme de base pour le tressage de la calotte ou fond du chapeau. Leur taille et leur forme varient selon leur finalité. A Rurutu, les chapeaux pour hommes ont un fond (papani) plat tandis que ceux pour les femmes sont à fond « bombé ». Le « haut » des moules utilisés sera donc plat pour les premiers et arrondi pour les seconds. Les ’era destinés aux chapeaux des enfants sont de plus petite taille. Selon les îles en Polynésie, différents bois peuvent être utilisés pour la fabrication des moules. Ainsi, aux Iles Marquises, le moule est taillé dans du puarata (Metrosideros collina), bois dur à grain fin tandis qu’à Tahiti, on utilise le tou (Cordia subcordata). Selon Marama, certains de ses moules sont en toa, bois de fer (Casuarina equisetifolia).
Pour les familles des îles où le tressage des chapeaux est maintenant une tradition ancienne, les moules sont des objets précieux et constituent une véritable richesse transmise par les femmes, de génération en génération. Marama a hérité sa collection, présentée ici, de sa lignée maternelle mais également de sa grand-mère paternelle. Ces moules ont donc traversé plus de deux générations et constituent pour Marama un patrimoine familial inestimable.Photographie Eric Dell'Erba
Inscriptions / marques
Inscription
Lettres gravées dans la base du moule en bois
Exposition
"Les chapeaux en pandanus de Marama" Bourail Musée de Bourail 02/05/2017 31/05/2017
"Les chapeaux en pandanus de Marama" Nouméa Musée de Nouvelle-Calédonie 06/03/2010 26/07/2010
"TE MAU TAUPO'O PAE'ORE A MARAMA" (Les chapeaux en pandanus de Marama).
DU 06 MARS AU 26 JUILLET 2010
En 2010, le musée de Nouvelle-Calédonie inaugure un cycle d'expositions temporaires intitulé "mémoires des gestes, héritages à partager", dont le but est de favoriser l’échange entre les différentes communautés du territoire autour de matières, de techniques ou de savoir-faire. La première exposition de ce cycle annuel sera consacrée à Mme Marama Tavita, qui ouvrira pour nous une fenêtre sur la culture polynésienne.
"Les chapeaux en pandanus de Marama" Koné Centre culturel de Koné 19/07/2012 27/07/2012
« Te mau taupo’o pae’ore a marama - Les chapeaux en pandanus de Marama » dans la salle communale Au Pitiri de Koné, du 19 juillet au 27 juillet 2012.
Avec l’association culturelle intercommunale Poa Boa Vi Thila - Centre culturel provincial de Koohnê .