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Tapa (étoffe d'écorce)

Désignation

Tapa (étoffe d'écorce)

Création/Exécution

Golfe Huon / Huon Gulf

1950, antérieure aux années

Wantoat

  • NomWantoat

Morobe Province, PNG

Momase Region, PNG

Papouasie Nouvelle-Guinée : Pays

Matière et technique

Figuier: écorce battue (Ficus sp. - Moracée)

Tapa

Pigment jaune prob.d'origine minérale (ocre jaune)

Appliqué

Pigment noir prob. d'origine végétale (carbone)

Appliqué

Mesures

Longueur maximale en cm : 133

Largeur en cm : 56

B.S. Longueur maximum : 60

B.S. Diamètre maximum : 20

Numéro d'inventaire

MNC 2007.8.2

Date d'entrée / prise en charge du bien

19/10/2007

Description

Bande de tapa brun presque rectangulaire, de couleur générale brune très hétérogène. Il est assez épais, plié en 4, et comporte sur l'une de ses moitiés un motif en noir et jaune. Le tapa comporte sur toute la face avec le motif des traces de battoir en chevron. Celles-ci sont moins visibles au dos.
L'arrière du tapa comporte des traces jaune vif là où les pigments appliqués sur l'autre face ont traversé (indique une application très liquide).

Fonctionnement et contexte

texte Patrice Godin pour les Inédits 03/2011:

Les communautés papoues qui habitent la vallée de Wantoat, sur le versant sud du Mont Saruwaged, dans la péninsule de Huon, au nord-est de la Nouvelle-Guinée ont développé un art qui se caractérise avant tout par son caractère éphémère. La création de plaques de danse en étoffe d’écorce battue et de grandes figures articulées, les unes et les autres montées sur des poteaux portés à dos d’homme et abandonnées à la fin des cérémonies du culte local sont, avec les gourdes à chaux, à peu près les seules œuvres à usage interne qu’on leur connaisse. Les Wantoat et certains de leurs voisins fabriquent aussi des capes en étoffe d’écorce battue pour leurs échanges commerciaux avec les groupes du littoral et des îles du Détroit de Vitiaz (Umboi, Siassi) qui sépare la Nouvelle-Guinée de la Nouvelle-Bretagne.
Les plaques et les capes d’étoffe d’écorce battue et peinte sont confectionnées dans différentes espèces d’arbres dont les noms n’ont malheureusement pas été relevés par les ethnographes ayant travaillé dans la région. Travail d’homme, le processus de fabrication est long et contraignant. Les plaques d’écorce sont découpées dans le tronc de l’arbre choisi, puis leur épiderme (couche externe) est raclé avec un couteau – autrefois en bambou, ou un grattoir de pierre. On retire aussi tous les fragments de bois qui y peuvent adhérer. Pour éviter que l’écorce ne sèche et ne se fende, le travail du battage au maillet sur une enclume de bois est entrepris dans la foulée et il prend plusieurs longues heures. On en voit clairement les traces dans les deux objets présentés. Régulièrement, l’artisan humidifie la surface de l’écorce afin d’éviter qu’elle ne se déchire. Le battage dure jusqu’à l’obtention de la taille, de l’épaisseur et de la forme désirées pour l’étoffe. Pour la peinture, les couleurs étaient anciennement limitées à trois - le blanc, le noir et le rouge - respectivement tirées d’un peu de chaux mélangée à de la craie, d’une terre noire de la région et du fruit du pandanus. Les artisans wantoat utilisent aujourd’hui des pigments importés et semblent avoir considérablement élargi leur palette. Le sens des motifs n’est pas clairement établi, mais il semble tourner autour de l’igname et de sa place centrale dans la cosmologie.

Exposition

"Inédits du Musée" MNC-ALAM 2011 Musée de Nouvelle-Calédonie 02/03/2011 30/05/2012