bambou pilonnant

Désignation

bambou pilonnant

Création/Exécution

Nouvelle-Calédonie : Pays

Matière et technique

Bambou indéterminé: chaume (Bambusoidée - Poacée)

/ Sans modification

Mesures

Longueur en cm : 154

/ Diamètre en cm : 7

Numéro d'inventaire

MNC 86.5.142

Description

Morceau de bambou comptant deux entre-nœuds complets et une petite longueur de chaque côté de ces derniers. Une des extrémités comporte des abrasions et des marques du "pilonnage" du bambou sur le sol pour en faire une percussion.

Fonctionnement et contexte

Les bambous pilonnants dits « waau » en langue a’jië de Houaïlou, sont des instruments à percussion. Ils complètent le son des battoirs pour rythmer la cadence du pilou, « danse en rond », et des chants traditionnels à deux voix, les aé aé, ayooi ou cada sur la Grande Terre.
L’espèce de bambou utilisée (Bambusa sp.) est dite en langue a’jië « karé dö névâ » : bambou autochtone ou vrai bambou local à nœuds espacés.
D’après les anciens, ces bambous sont plantés par des clans particuliers de la chefferie qui en maîtrisent l’utilisation pour la cuisson des aliments et comme contenant à plantes magiques pour divers usages, autrefois pour la guerre notamment.
Les bambous pilonnants sont prélevés dans le chaume sur une longueur d’au moins 150 cm et sont généralement utilisés verts après avoir été passés à la flamme.
Pour obtenir le son du bambou, le dernier nœud de sa partie inférieure qui frappera le sol est préservé alors que les autres sont tous percés et évidés.
On peut aussi attacher à son extrémité inférieure des écorces de niaouli pour éviter que le bambou soit fendu en percutant le sol, ce qui altèrerait sa qualité de résonance.
Parfois, on y ajoute, attachées à hauteur du dernier nœud supérieur, des sonnailles confectionnées à partir de fruits de Cycas circinalis assemblés par une ficelle en liber de bourao (Hibiscus tiliaceus).
La grosseur du bambou détermine la sonorité plus ou moins aiguë de l’instrument.
Ces bambous pilonnants sont utilisés dans la plupart des danses traditionnelles des régions nord et centre de la Grande Terre.
Au sud et dans les îles Loyauté, d’autres espèces de bambou comme le Bambusa vulgaris servent de tambour. Parfois munis d’une fente, ils sont frappés avec deux baguettes en bois pour rythmer le cap à Lifou et le jökari dans le sud, dans les régions de Thio et Yaté. Ils accompagnent également les chants traditionnels des îles Loyauté et de l’île des Pins.
D'après l'exposition "Dawa, rythmer la cadence" au Musée de Nouvelle-Calédonie 17/06 au 17/08/2015Photographie Eric Dell'Erba

Exposition

Exposition permanente close en 2019 Musée de Nouvelle-Calédonie 01/07/2019