Bracelet en cône - Monnaie d'échange kula - mwali

Désignation

Bracelet en cône

Monnaie d'échange kula

mwali

Création/Exécution

Massim

  • NomMassim

Papouasie Nouvelle-Guinée

/ Milne Bay Province, PNG

Papouasie Nouvelle-Guinée

/ Milne Bay Province, PNG

/ Trobriand Islands / Iles Trobriand

Salomon (Iles) / Solomon Islands : Pays

Matière et technique

Coquillage cône (Conus leopardus)

/ Taillé.e (pierre ou coquillage)

/ Poli.e (pierre ou coquillage)

Coco: fibres (Cocos nucifera - Palmae)

/ Tressage - Vannerie

Disque(s) de spondyle (Spondylus sp.)

/ Percé

/ Assemblé (composite)

Graine(s) indéterminée(s)

Mesures

Poids (en g) : 118

Diamètre maximal en cm

/ Hauteur en cm

/ Epaisseur en cm

Numéro d'inventaire

MNC 2014.3.1

Date d'entrée / prise en charge du bien

21/10/2013

Description

Cône coupé, taillé et poli en partie. Trois trous sont percés à son extrémité extérieure, servant à y accrocher des graines et des disques de coquilage rougeâtre sur une ficelle de fibres de coco.

Fonctionnement et contexte

Malgré l'étiquette présente sur l'objet, qui l'identifie comme un bracelet de chef Kanak de Nouvelle-Calédonie, nous sommes bien en présence d'un bracelet "Mwali" servant à l'échange de la Kula.
Les petits disques rouges servant de décoration sont en spondyle, un mollusque bilvalve, ce qui atteste de l'ancienneté de l'objet, ces disques étant de nos jours remplacés par des morceaux de plastique.
Ainsi que l'explique Patrice Godin, ethnologue, les bracelets de coquillages (mwali) forment avec les colliers (soulava) les deux types d'objets majeurs d’un des systèmes d'échanges les plus célèbres du nord de la Mélanésie. Décrit en détail pour la première fois par l’anthropologue Bronislaw Malinowski qui séjourna aux îles Trobriand au début du XXe siècle, ce système porte le nom de Kula et est encore pratiqué aujourd’hui dans la région du Massim, à l'est de la Nouvelle-Guinée, par des communautés dispersées sur une vingtaine d’îles, ne parlant pas la même langue, n’ayant pas la même culture. Objets sans valeur économique ni utilité intrinsèque, les bracelets de coquillages (mwali) ici présentés, tout comme les colliers (soulava), n’ont d’autre fonction que d’être échangés entre des hommes à la recherche d’une renommée et d’un prestige social qui, dépassant les frontières de leurs communautés locales, viennent par contrecoup apporter à celles-ci la puissance et l’autorité nécessaires au renouvellement de la vie et des liens sociaux.
A l’instar des hommes, chaque objet kula a un nom propre, qui lui confère une identité personnelle et une valeur spécifique qui augmente avec l’ancienneté, l’importance des voyages qu’il a accomplis et la réputation de ceux qui l’ont provisoirement détenu au fil des âges. Dans un tel système, si les hommes donnent des noms aux biens précieux et acquièrent du renom par le biais de leur circulation régionale, inversement ces biens acquièrent de la valeur par le nombre et la réputation de ceux qui les ont reçus et donnés. Echangés les uns contre les autres, dans des cycles de circulation de sens contraires, bracelets et colliers véhiculent ainsi les fragments d’une histoire où chaque communauté locale voit sa notoriété indissolublement liée au destin fluctuant de ses grands hommes.
Photographie Eric Dell'Erba

Inscriptions / marques

Etiquette

/ A l'extérieur

/ Une étiquette autocollante blanche et rouge portant l'inscription:
Chief's Bracelet
Made of conus shell
New Caledonia