Mortier en bois
Désignation
Mortier en bois
Création/Exécution
1900, antérieur à
/ Malaita Island
Malaita Province, Iles Salomon
Salomon (Iles) / Solomon Islands : Pays
Matière et technique
Bois indéterminé (xylème)
/ Sculpté
Ficelle de fibres végétales indéterminées
/ Noué(e)s
Mesures
Hauteur maximale en cm : 10.2
/ Diamètre maximal en cm : 4.1
/ Diamètre intérieur en cm : 3.3
/ Diamètre en cm : 2.3 (base)
/ Diamètre minimal en cm : 1.4
/ Profondeur en cm : 7
/ Poids (en g) : 58
Numéro d'inventaire
MNC 86.4.54
Facettes
Cliquez sur un terme pour voir toutes les œuvres de nos collections associées à ce dernier.
- Domaine social
- Bétel
- Alimentation
- Vie quotidienne
- Préparation des aliments
- Mortier en bois
- 19e siècle
- 19e siècle (2ème moitié)
- 1900, antérieur à
- Océanie
- Salomon (Iles) / Solomon Islands
- Malaita Island
- Malaita Province, Iles Salomon
- Matière d'origine végétale
- Matière d'origine organique
- Bois indéterminé (xylème)
- Végétaux vasculaires: parties (Tracheobionta)
- Fibres végétales indeterminées
- Ficelle de fibres végétales indéterminées
- Sculpté
- Noué(e)s
- Sans modification
Description
Récipient monoxyle de forme conique comprenant un anneau plus large sans décor sur le pourtour de l'extrémité large. Sur la partie opposée, rétrécie et garnie d'un pied en sablier, est attaché un lien en fibres végétales, qui devait autrefois être relié à une spatule (voir l'objet du Musée du quai Branly- Jacques Chirac inv. 71.1900.41.12). Le pied est légèrement convexe et l'objet tient difficilement debout. Comporte une patine en croute à l'intérieur.
Fonctionnement et contexte
Le mot bétel désigne à la fois une espèce de poivrier grimpant (Piper betel) et une chique aux effets toniques et légèrement narcotiques qu’on obtient à partir de ses feuilles mâchées avec d'autres ingrédients. Ses consommateurs attribuent au bétel nombre de bienfaits: il est fortifiant, stimulant, antiseptique, procurerait une haleine fraiche, des lèvres bien rouges, un excellent métabolisme… Hélène Giguère et Pierre Maranda qui ont consacré une brève étude à la consommation du bétel en Océanie disent que « dans certaines sociétés, on attribue à la salive ainsi colorée des vertus thérapeutiques auprès des mourants et des malades ». Selon les régions et les communautés, il est dit aussi que le bétel permet de soigner les maux de tête, l'arthrite, les rhumatismes, les maux de dents. En Indonésie, les feuilles de Piper betel sont parfois bues en infusion, et employées comme antibiotique. « On consomme le bétel de deux façons différentes, soit qu'on prépare le mélange en commençant par étendre, à l’aide d’une spatule, un peu de chaux sur une feuille de poivrier qu'on dépose dans un mortier. On y ajoute des morceaux de noix d’arec (Areca catechu) et quelques graines aromatiques; on pile longuement le tout dans un mortier. On porte la mixture à la bouche avec une spatule ou un bâtonnet avec lequel on tambourine, en de courtes séquences bien rythmées, sur le bord du mortier, tout en mastiquant. Autrement on croque la noix avec une bouchée de feuille de poivrier roulée et on y ajoute de la chaux au moyen d'une petite baguette. Vu l’importance rituelle de cette consommation, on a particulièrement soigné l’ornementation de ses instruments: mortier et pilon, contenants à chaux finement ouvragés, souvent en bambou ou parfois crâne du mari pour sa veuve, avec certains de ses ossements (reliques) en guise de spatules » (Hélène Giguère et Pierre Maranda, Musée de la Civilisation, Québec, 2000). Dans les deux préparations, la chaux fait office de catalyseur, et l'arec contient l'alcaloïde arécoline, qui favorise la salivation, la salive devenant teintée de rouge. Ignoré de la Polynésie et du sud de la Mélanésie (Vanuatu et Nouvelle-Calédonie), le bétel est un bien social de grande valeur dans le Pacifique occidental (Nouvelle-Guinée, Archipel Bismarck, Salomon, Palau). Avant d’y être consommé, la noix d’arec est objet d’échange, gage d’amitié, support de convivialité, composante des prestations matrimoniales, substance magique, offrande aux ancêtres et donc lien avec les esprits et les déités. Texte de Patrice Godin pour les "Inédits du Musée de Nouvelle-Calédonie", novembre 2012.
La présence de cet objet au musée est attestée depuis l'inventaire de 1900, mais sans plus de précisions. La patine croûteuse à l'intérieur suggère qu'il a bien été utilisé.
Bibliographie
"Material Kultur der Santa Cruz.." KOCH Gerd 1971